mardi, décembre 05, 2006

Réflexion sur la visite du Pape à la mosquée bleue.


Le Pape est allé en Turquie ! Alors que depuis plusieurs semaines, nous attendions un geste du Vatican en faveur du rétablissement dans ses droits de l’antique liturgie de l’Eglise, voici que le Saint Père pose des actes qui ravivent de vieilles douleurs. L’esprit d’Assise souffle-t-il donc toujours ?


Il est vrai que la démarche de Benoit XVI dérange. Le Pape entre dans une mosquée, se déchausse, se recueille et prie. Pourquoi ? Un geste pour apaiser les Musulmans après « l’affaire de Ratisbonne » ? Faire avancer « la fraternité de l’humanité » comme l’a dit lui même le Souverain Pontife ? Nous comprenons que la paix est un bien désirable, et loin de nous la pensée de rechercher les conflits avec l’Islam. Mais devons-nous courber le dos devant les prophètes d’une religion qui cherche à nous conquérir, une religion fondée dans le mensonge et la violence, a l’opposée du Christianisme ?


Le Pape est accueilli par le grand muphti d’Istanbul. Parfait ! Mais ensuite ? Qu’en est-il des milliers de Chrétiens persécutés par l’Islam dans le monde ? Doit-on faire la sourde oreille aux menaces professées par les fidèles d’Allah dans nos propres contrées ? La réalité, et nous la déplorons, n’est hélas pas aussi idyllique que n’a pu l’être la visite du Pape à la mosquée bleue. Ne nous trompons pas : l’Islam n’est pas une religion de paix ! L’Islam aujourd’hui nous menace, non pas uniquement dans notre foi ou notre culture, mais dans nos vies. Nous cherchons le dialogue aujourd’hui ? Fort bien. Mais attention… demain nous faudra t-il peut-être tout simplement… chercher à survivre.

Nous ne jugeons pas le Pape. D’ailleurs qui le peut ? A vrai dire, nous ne sommes pas même surpris de son geste. Certains croyaient à un retour à la Tradition. Mais Benoit XVI n’a jamais affirmé qu’il s’éloignerait de la ligne tracée par Jean-Paul II. Ne déclarait-il pas lors de son homélie du 20 avril 2005, au lendemain de son élection, se préparer « à poursuivre l'engagement de mise en œuvre du Concile Vatican II, dans le sillage de mes Prédécesseurs et en fidèle continuité avec la tradition bimillénaire de l'Eglise » ? La question demeure la même depuis 40 ans : comment être fidèle à la fois au Concile Vatican II et aux Papes qui l’ont suivi tout en s’inscrivant dans la continuité de la Tradition bimillénaire ?

Face à ces derniers événements, nous poursuivons notre chemin, dans la fidélité à nos principes, c’est à dire dans la fidélité au Christ qui a choisi un homme pour gouverner son Eglise. Nous touchons du doigt le mystère de l’Eglise, humaine et divine à la fois. Lorsque la tête est solide, tout le corps l’est. Lorsqu’elle a ses faiblesses, le corps en souffre. Mais nous ne saurions décapiter le Corps Mystique, ce qui le dénaturerait si cela était possible. Ubi Petrus ibi Ecclesia… cette vérité, c’est bel et bien dans la Foi que nous devons la vivre !
Abbé Laurent DEMETS, fssp.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ceci dit, je n'ai pas vu, sur les medias que je consulte régulièrement, d'explicatifs des gestes du pape interprétés comme symboliques par la "grosse presse".
Il "paraît", que le pape n'aurait jamais demandé l'adhésion de la Turquie à Union Européenne, mais que le président Turc aurait bluffé.
S'est-il volontairement tourné vers la Mecque dans cette mosquée bleue ? A-t-il vraiment utilisé le rite musulman (les mains sur le ventre) ? Ou bien est-il resté simplement dans la position dans laquelle il était ?
Il me semble que ce sont ces points qui ont marqué les esprits en France, marqués en mal dans beaucoup de cas, ou tout du moins provoqué une grande interrogation, y compris dans la "grosse presse."