jeudi, mai 14, 2009

Saint Pierre était-il corse ?

Extrait de Sur les chemins de l'âme corse, Sauveur m'a dit...
De André Giovanni


La face tragique, celle des offenses, du sang versé et du sacrifice, est probablement celle que la Corse a regardée avec la plus vive compassion. Songeons au catenacciu de Sartène. Notre peuple s’y est reconnu que n’ont épargné ni les malheurs, ni les outrages, ni les violences, ni les injustices.
Et quel Corse, en son for intérieur, ne s’est pas retrouvé dans l’apôtre Pierre quand, au moment de l’arrestation du Christ, il tire le glaive pour frapper le serviteur du grand prêtre ? Ce geste vengeur, inutile, attire la réponse souveraine du Maitre : « Celui qui prend l’épée périra par l’épée. »
Le caractère insulaire, pétri de passions, a prouvé qu’il savait se dominer et surmonter les tragédies pour s’accomplir dans la charité. La charité du Christ. L’histoire de notre ile s’est jouée, et se joue encore aujourd’hui, dans un balancement violent entre la rusticité des passions humaines, les malheurs subis comme une malédiction fatidique qui pousserait l’homme à se faire justice, et finalement l’imitation du Christ, cloué sur la Croix par Amour, dans un sacrifice suprême pour la Rédemption de l’humanité.
Notre peuple, sans rien perdre de son identité et de ses justes revendications, doit dépasser les ressentiments provoqués par des vicissitudes trop humaines, pour accéder à un autre ordre, celui de la Miséricorde, tant pour lui-même que pour les autres, les frères, les voisins, et ceux qui passent. Se revêtir de la noblesse du Roi du monde, dans la lumière de la Charité. La justice suprême, c’est le pardon des offenses. « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et délivrez-nous du mal.”




U lamentu di Maria

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