dimanche, mars 04, 2012

Sermon pour le 2e dimanche de Careme

Après nous avoir rappeler la necessité de la charité, il y a deux semaines, Saint Paul nous entretient aujourd’hui des exigences de la vie chrétienne: “Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez du péché de la chair; c'est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l'honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu.”

L'impureté, nous dit saint Jean Chrysostome, est, pour tous, un mal pernicieux. Et il ajoute qu’il est difficile de se laver de cette souillure. C’est pour cela qu’il vaut mieux prévenir que guérir et tacher avec la grâce de Dieu de nous préserver de toute souillure de l’âme et du corps. Nous demandions dans la collecte de la messe hier que la grâce divine nous prévienne et nous suive afin que chacune de nos oeuvres commence et finisse par Lui. Il s’agit bien là d’une intention générale que nous serions bien tous inspirés de renouveler chaque jour que Dieu fait. Cette intention est bien nécessaire afin de “marcher pour plaire à Dieu,” comme nous y invite saint Paul aujourd’hui. Plaire à Dieu ! Voilà bien la marque de ceux qui aiment vraiment ! Ceux là sont ceux qui ont compris l’évangile et qui lorsqu’ils servent leur Dieu et Seigneur, ne le font point pour en retirer un quelconque avantage, mais le font bien et simplement pour l’amour de Dieu.

“Il y a, pour la vertu, deux moments, nous dit encore saint Jean Chrysostome: se détourner du mal, et faire le bien. Il ne suffit pas de s'écarter des vices, pour arriver à la vertu; le chemin qui détourne du péché n'est que le commencement de la route qui conduit au bien; il faut, pour parvenir, l'ardeur de la bonne volonté. La conduite, en ce qui concerne les vices à éviter, n'est, leur dit l'apôtre, que l'obéissance aux préceptes, et il a raison, car les mauvaises actions attirent les châtiments, mais on ne mérite pas d'être loué, parce que l'on n'en commet pas.” Diverte a malo et fac bonum nous dit encore le Psaume 33: Evite le mal, detourne toi du mal et fais le bien!

L’experience nous montre d’ailleurs, hélas, que les chrétiens qui se contentent d’éviter le mal, ou du moins le péché mortel, ne persévèrent jamais longtemps dans leurs résolutions. On ne progressera pas dans la pratique de la charité si la pratique de la charité ne consiste qu’à ne pas pécher contre cette vertu. Que penseriez-vous d’un mari ou d’une femme qui se satisferait juste de ne pas faire de mal a son conjoint comme marque d’amour conjugal ? Certes on ne saurait l’en blamer, mais on est très loin de l’idéal du mariage dont on rêve lorsque l’on a 20 ans. Et bien des couples se voient menacer simplement par l’absence de gestes, d’intentions, de marques visibles et sensibles d’amour, ce qui rappelons le toutefois ne saurait constituer une excuse pour le divorce qui demeure un désordre moral. Mais la nature a ses exigences. Il en va de même de la la grâce, qui comme nous le rapelle saint Thomas, nous fait d’une certaine façon conjoint de Dieu.

Chrétiens, notre seul idéal de vie chrétienne ne consisterait-il qu’à éviter le péché mortel, au risque justement d’y tomber pour ne pas pratiquer la vertu comme il se doit pour nous qui connaissons Dieu ? Le temps du Carême, qui nous invite à une conversion plus profonde et plus sincère nous rappelle que cela ne saurait être suffisant. Oh bien sur, Jésus connait bien notre nature et nos faiblesses, Lui qui rappelait à ses Apotres, ceux là même qui étaient au Thabor avec Lui lors de sa Transfiguration, que si l’esprit est prompt en revanche la chair est faible. Voilà pourquoi il nous invite à veiller et à prier pour ne pas tomber en tentation. Car les tentations demeureront toujours en cette vie quoi que nous fassions. Et les tentations de la chair perdent un grand nombre d’âmes, celles là même qui ne possèdent pas leur corps à la manière des païens qui ne connaissent pas Dieu.

Le monde est pris dans un tourbillon de folie et prêche le plaisir sous toutes ses formes. Il nous fait croire, à grand renfort de medias et de pseudo psychologues, que le secret pour être pleinement épanoui et heureux est de se laisser aller à suivre nos passions et nos pulsions. C’est bien là une grande illusion et une grande victoire de Satan. Mais Jésus qui est la voie, la vie et la vérité nous dit tout autre chose. Que celui qui veut avoir la vie éternel garde mes commandements ! Que celui qui veut être mon disciple se renonce et porte sa croix ! Et j’ajouterais: Qu’il Lui offre son coeur ! Sursum corda. Mes bien cher frère, ne laissons pas nos coeurs s’endurcir, car cela constitue une menace pour nos corps. Regardez ! C’est à cause de la dureté de leurs coeurs que Moise a permis aux Hebreux de répudier leur femme et que Dieu a toleré pour un temps la polygamie. Apprendre à donner son coeur est un remède contre l’impureté, car il est bien plus facile de donner son corps que de donner son coeur.

2 commentaires:

Herklyi a dit…

Le coeur de Saint Paul était entièrement dominé par l'amour de Jésus Christ et il a disposé à quelques risques à cette épreuve y incluant sa vie; c'est l'exemple à l'imiter si nous sommes de vrais chrétiens ou si nous changeons notre précieuse foi par DES DIEUS du monde, comme l'argent e le plaisir ; ILS sont comme la fleur cueillie le matin: le soir est finie!

Herklyi a dit…

Tous ceux qui s'appellent eux-mêmes catholiques et la Semaine Sainte vont s'amuser au hasard et ne pas vivre et de participer aux célébrations de la Passion et la Mort de Jésus-Christ ont l'apparence à la foule qui était au chemin à l'allée de Jésus au Calvaire: nous ne le voulons pas de régner sur nous , crucifiez-le!