samedi, septembre 28, 2013

Editorial 22 septembre


What a wonderful World ! »

Vous connaissez certainement cette chanson interprétée par Louis Armstrong qui, admirant la beauté de la nature, se dit que le monde est merveilleux.  Si par monde nous entendons la nature créée, oui nous aimons à chanter aussi que le monde est merveilleux, et d’ailleurs la Sainte Ecriture nous invite à la faire, comme elle invite la Création toute entière à chanter la gloire de son Créateur. « Chantez au Seigneur un chant nouveau ! Chantez à Dieu, vous habitants de la terre ! Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l’allégresse ! Que la mer s’agite avec tout ce qu’elle contient ! Que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant le Seigneur, car il vient ! » (Psaume 96)
Garder une âme d’enfant, c’est savoir s’émerveiller devant la beauté de la Création. Méditant sur ces paroles du Psalmiste, André Giovanni a pu écrire : « Pour tout homme qui refuse les jours trop quotidiens, la camisole des idées passées au conformateur, le forceps des fatalités dites historiques, faites pour confisquer l’avenir et, à force de mensonges, nous voler le bonheur d’inventer et d’être libres dans la splendeur de la Création, ces paroles apparemment insensées sont des semences crépitantes de joie et de vérité. »
Je ne résiste pas à l’envie de vous livrer la suite : « Des paroles d’une fécondité virginale, plus inventives que tous les soleils naissants qui bondissent sur le monde. Saint Paul nous prévient : pour les entendre, surtout ne pas recourir à la sagesse du langage. » (Ext. de Sur les chemins de l’âme corse, Sauveur m’a dit…)
 
Oui saint Paul, ne veut pas nous voir embrasser la sagesse du siècle et nous ramène sans cesse devant ce qui est éternel et ne passe jamais. Les érudits, selon l’esprit du monde (cette fois nous ne parlons plus du monde en tant que Création) n’ont rien à nous apprendre concernant les grandes vérités. Sauveur, u paisanu di muntagna, a bien plus à nous dire.
 
« Lui, connaissait le monde et l’écheveau de ses finesses sans jamais avoir escaladé le gradins des écoles. Il n’avait fait que suivre les sentiers de sa montagne, gravir les durs escaliers aménagés dans le roc en mêlant ses pas aux pas de ses mules. Mais à chaque détour, il mesurait la distance, se repérait sur les hauteurs, découvrait les larges cadences de l’espace d’un village à l’autre. Il savait méditer sur les joies et les vicissitudes humaines. Il pouvait, au détour de sentiers tortueux, se remémorer des brides du Requiem des morts lorsque son pied heurtait une pierre gravée d’une croix. Il respirait alors les arômes du maquis comme un encens. Sauveur ne cherchait pas à savoir qu’elle place essentielle, ou minime, lui était assignée dans l’ordre des finalités. Il participait d’un cœur simple à la polyphonie universelle, toujours inachevée, mêlant sa modeste voix aux voix unanimes ou alternées. »
N’est-ce-pas là l’essentiel : chanter d’un cœur simple avec toute la Création les merveilles de Dieu ? C’est la marque, me semble-t-il, des hommes libres. U mundu hè bellu. Basta a sapellu piglià, dit un vieux proverbe corse : le monde est beau, il suffit de savoir le prendre.
 
 

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