dimanche, avril 29, 2012

Sermon pour le 3e dimanche après Pâques

Quelques considérations en période d'élection !

En fichier audio: Sermon 3e dimanche après Pâques



Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, nous entendons beaucoup parler de la construction de l’Europe, et l’intention est certainement bonne: obtenir la paix et la prospérité économique, partager les connaissances scientifiques et les valeurs culturels etc... L’Eglise ne peut voir que d’un bon oeil et encourager de tels projets. En 1948 le Pape Pie XII s’adressait aux Congressistes de l’Union Européenne des Fédéralistes et leur disait:

  “Nous sommes très sensible à votre démarche, Messieurs. Elle nous prouve que vous avez compris et apprécié les efforts que, depuis près de dix ans, Nous multiplions sans relâche en vue de promouvoir un rapprochement, une union sincèrement cordiale entre toutes les nations. Soyez-en remercié.”
Sans entrer dans les considérations d’un modèle politique, économique et social particulier, Pie XII rappelait toutefois certains grands principes. Ainsi l’on ne saurait garantir l’union et la paix sans “une base morale inébranlable.” “Si l’Europe veut sortir de ses déchirements, de son malaise et de son inquiétude, demandait-il, ne lui faut-il pas rétablir chez elle le lien entre la religion et la civilisation? ”
L’Eglise catholique a toujours reconnu ce lien profond qui existe entre la religion et la civilisation. En 2002, jean Paul II s’adressait au Parlement italien : “Mon admiration, disait le Pape, n’a fait que croître pour ce pays dans lequel l’annonce évangélique, parvenue ici dès les temps apostoliques, a fait naître une civilisation riche de valeurs universelles et une floraison d’œuvres d’art admirables, par lesquelles les mystères de la foi ont été exprimés dans des images d’une beauté incomparable. Combien de fois n’ai-je pas touché du doigt, pour ainsi dire, les traces glorieuses que la religion chrétienne a imprimées dans les mœurs et dans la culture du peuple italien, et qui se sont concrétisées dans de nombreuses figures de saints et de saintes dont le charisme a exercé une influence extraordinaire sur les populations d’Europe et du monde!”
Et comme son prédecesseur une soixante d’années auparavant, Jean Paul II mettait en garde les parlementaires italiens, et au delà tous les politiques européens:
“Il est donc nécessaire de se garder d’une vision du Continent qui ne prenne en compte que les aspects économiques et politiques, ou qui se laisse aller sans réflexion critique à des modes de vie inspirés par un consumérisme indifférent aux valeurs de l’esprit. Si l’on veut donner une stabilité durable à la nouvelle unité européenne, il est nécessaire de veiller à ce qu’elle s’appuie sur les fondements éthiques qui en furent autrefois la base, laissant en même temps un espace aux richesses et aux diversités des cultures et des traditions qui caractérisent les différentes nations. Devant cette noble Assemblée, je voudrais aussi renouveler l’appel que j’ai adressé ces dernières années aux divers Peuples du Continent: «Europe, au seuil d’un nouveau millénaire, ouvre encore tes portes au Christ !»”
Aujourd’ hui presque tous les politiciens s’accordent sur le fait qu’une Europe unie est nécessaire pour le développement ou même la survie des Nations qui la composent. Certes, on constatera ensuite des divergences quant aux modes et principes qui doivent gouverner à la construction de cette Europe. Sans entrer dans des considérations partisanes, nous dirons à la suite de Benoit XVI qu’il est important que l’Europe reconnaissance d’abord ses racines chrétiennes. Il faut aussi que les Nations qui la composent puissent survivre en tant que Nations et par conséquent conserver un régime de gouvernement qui ne fasse pas d’elles de simples provinces d’un super Etat européen. L’Eglise a toujours reconnu le droit des Nations qui ont chacune leur caractère propre et leur mission, comme le rappelait Joseph de Maistre. Et depuis 2000 ans, l’Eglise, à la suite du Christ, s’adresse aux individus et aux Nations, même si depuis quelques décennies il a fallu qu’elle s’adapte au contexte politique international en reconnaissant l’existence d’institutions internationales auxquelles elle s’adresse aussi, mais toujours en rappelant la primauté des personnes et des Nations justement.
Aujourd’hui, et nous le déplorons, nous ne pouvons plus parler de Nations chrétiennes dans une Europe sécularisée et laïcisée. Il demeure des vestiges culturels, un patrimoine qui se visite hélas dans les musées ou dans les églises qui trop souvent font office de musée quand ce n’est pas pire. L’Europe qui existait jadis et qui avait pour nom Chrétienté n’existe plus. Et c’est une nouvelle Europe que l’on essaie de construire et que l’on veut nous imposer, mais qui ne pourra jamais nous satisfaire tant que les Nations qui la composent ne reviennent pas à leurs racines.
Saint Pierre dans l’épître du jour nous exhorte en tant que pélerins et voyageurs à avoir une bonne conduite parmi les païens. Les païens du temps présent, tout comme ceux des premiers temps de l’Eglise, nous accusent de faire le mal et tous les moyens médiatiques sont bons pour cela. Mais si nous persistons à avoir une bonne conduite, à rendre le bien pour le mal, alors, “ils glorifieront Dieu au jour de sa visite.” Ainsi, en faisant le bien, nous fermerons “la bouche à l’ignorance des insensés.”
Ne nous y trompons pas mes frères, l’election présidentielle qui approche ne changera pas grand chose dans le plus ou moins long terme, car ce qui importe est de revenir à l’essentiel, d’ouvrir les portes au Christ selon l’expression de Jean Paul II. Or en France, Dieu a été banni de la vie publique et politique. Le Christ Roi ne règne plus de par la volonté de nos gouvernants et du peuple plus ou moins éclairé et soi disant souverain qui les ont porté au pouvoir. C’est triste ! C’est dommageable ! Les âmes s’éloignent de Dieu et veulent se bâtir une société sans Lui !
Faut-il pour autant désespérer ? Certainement pas. Au début du XVe siècle, la France était à l’agonie. “Elle périssait faute d’autorité, écrit le Cardinal Touchet ; ni peuple, ni parlement, ni université, ni ducs, ni dauphin, ni reine, ni roi n’en avaient plus. L’impuissance, l’incohérence, l’immoralité civique, pour le moins, étaient partout. La nation française décentrée attendait sa fin ; cent fois pis que cela, elle la souhaitait !” Puis vint l’envahisseur Anglais, Henri V ! “La situation s’aggrava presque jusqu’à perdition.”
En 1422, alors que la dépouille mortelle du roi Charles VI venait à peine d’être ensevelie, le héraut d’arme s’écria selon les paroles rituelles : “ Dieu veuille avoir pitié de l’âme du très haut et très excellent prince Charles, roi de France, sixième du nom, notre naturel et souverain Seigneur !” Puis après une pause, il ajouta: “ Dieu accorde bonne vie à Henri, par la grâce de Dieu roi de France et d’Angleterre, notre souverain Seigneur !”
“Etait-ce donc la fin de la France ? demande le cardinal Touchet, de la France baptisée à Reims par saint Rémy, de la France fille aînée de l’Eglise ?
La réponse, mes frères, nous la connaissons. Et elle vint de la plus extraordinaires des façons. Alors en ce 600è anniversaire de la naissance de notre chère sainte, à quelques jours jours de l’ouverture des fêtes johanniques dans la bonne ville d’Orléans et en d’autres lieux, nous nous souviendrons que le salut vient toujours de Dieu, y compris dans l’ordre temporel. Et tandis que nous sommes toujours dans le temps pascal, nous nous souviendront que notre foi, dont la Résurrection est le fondement, est déjà notre victoire sur le monde !

samedi, avril 28, 2012

Tradition and the future

Father Joseph Kramer, f.s.s.p.  talks to CNS about the enduring appeal of tradition to Catholics today.




jeudi, avril 26, 2012

La Vocation de la France


“Les nations, comme les individus, ont leur caractère et même leur mission, écrivait Joseph de Maistre. Et comme dans la société des individus, chaque homme reçoit de la nature les traits de sa physionomie morale et une certaine sphère d’activité dans laquelle il s’exerce pour remplir un but secondaire quelconque vers lequel il s’avance, de même dans la société des nations, chacune d’elles présente à l’observateur un caractère ineffaçable, résultat de tous les caractères individuels, et marche en corps vers un but général et non moins inconnu.” (Trois Fragments sur la France)
En 1841 Lacordaire adressait son fameux Discours sur la Vocation de la Nation Française à Notre-Dame de Paris. “C’est Dieu qui a fait les peuples et qui leur a partagé la terre, et c’est aussi lui qui a fondé au milieu d’eux une société universelle et indivisible ; c’est lui qui a fait la France et qui a fondé l’Église. De telle sorte que nous appartenons tous à deux cités, que nous sommes soumis à deux puissances, et que nous avons deux patries : la cité éternelle et la cité terrestre, la puissance spirituelle et la puissance temporelle, la patrie du sang et la patrie de la foi. Et ces deux patries, quoique distinctes, ne sont pas ennemies l’une de l’autre ; bien loin de là : elles fraternisent ; comme l’âme et le corps sont unis ; et, de même que l’âme aime le corps, bien que le corps se révolte souvent contre elle, de même la patrie de l’éternité aime la patrie du temps et prend soin de sa conservation, bien que celle-ci ne réponde pas constamment à son amour. Mais il peut arriver que la cité humaine se dévoue à la cité divine, qu’un peuple s’honore d’une alliance particulière avec l’Église : alors l’amour de l’Église et l’amour de la patrie semblent n’avoir plus qu’un même objet ; le premier élève et sanctifie le second et il se forme de tous deux une sorte de patriotisme surnaturel...
Il y a longtemps, messieurs, que Dieu a disposé des nations. Le jour même, ce jour éternel, où il disait à son Fils : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ; il ajoutait immédiatement : Demande-moi, et Je te donnerai les nations pour ton héritage (Psaume II, 7 et 8). Ainsi le Fils de Dieu recevait en même temps de son Père la substance divine, et le domaine des choses créées, la filiation et l’hérédité.” (Donné le 14 février 1841)
Les Papes eux-même ont parlé de la vocation de la France.  Ainsi Grégoire IX s’adressant à Saint Louis: “Le Fils de Dieu, à l’Empire duquel obéit l’univers entier, et qui tient à ses ordres toutes les régions célestes, ayant établi, ici-bas, des royaumes différents suivant la diversité des langues et des climats, a conféré à un grand nombre de gouvernements des missions spéciales pour l'accomplissement de ses desseins. 
Et comme autrefois Il préféra la tribu de Juda à celle des autres fils de Jacob, et comme Il la gratifia de bénédictions spéciales, ainsi Il choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse.
Pour ce motif la France est le royaume de Dieu même, les ennemis de la France sont les ennemis du Christ. Pour ce motif, Dieu aime la France parce qu'Il aime l'Eglise qui traverse les siècles et recrute les légions pour l'éternité. Dieu aime la France, qu'aucun effort n'a jamais pu détacher entièrement de la cause de Dieu. Dieu aime la France où en aucun temps la foi n'a perdu de sa vigueur, où les rois et les soldats n'ont jamais hésité à affronter les périls et à donner leur sang pour la conservation de la foi et de la liberté religieuse.” (Lettre de Grégoire IX à Saint Louis, en date du 21 octobre 1239)
Plus de 600 ans après, Léon XIII se faisait l’écho de son prédécesseur sur le siège de Pierre: “Notre coeur se sent ému, très chers fils, devant ces témoignages réitérés que Nous donne la France catholique de son amour filial et de son inviolable attachement; ce sont là comme autant de solennelles affirmations que, malgré les maux qui l’affligent et les périls qui la menacent, elle entend rester fidèle à ses glorieuses traditions et à son beau titre de Fille aînée de l’Eglise. Elle ne saurait oublier que sa providentielle destinée l’a unie au Saint-Siège par des liens trop étroits et trop anciens pour qu’elle veuille jamais les briser. De cette union, en effet, sont sorties ses vraies grandeurs et ses gloires les plus pures; et toujours elle a eu lieu de se féliciter des triomphes de l’Eglise et de la Papauté. Troubler cette union traditionnelle serait enlever à la nation elle-même une partie de sa force morale et de sa haute influence dans le monde.” (Discours aux pélerins français du 13 avril 1888)
On rapporte qu’un évêque étranger, présent à l’audience du Pape s’est ensuite écrié: “ La France ne peut pas mourir. La France est nécessaire à l’Eglise, à la civilisation, et l’anéantissement de la France serait un fléau pour l’humanité. La Fille aînée de l’Eglise peut avoir sa semaine sainte, sa semaine de douleur; mais elle ne manquera jamais d’avoir son jour de Pâques; elle renaîtra toujours de ses ruines.” 
Aujourd’hui ces considérations semblent bien loin - de fait, elles ne semblent pas, elle sont bien loin - des préoccupations des Français, surtout dans le débat qui passionne plus ou moins nos concitoyens en vue de l’élection présidentielle. Raviver le souvenir des grandeurs passées de la France, grandeurs associées à sa foi et à son attachement à l’Eglise, n’est pour la plupart de nos contemporains, qu’un vain exercice de style tout juste bon, dans le meilleur des cas, à susciter un brin de nostalgie. Et d’ailleurs, pour beaucoup, ce que nous considérons, à juste titre, comme les grandeurs de la France, est perçu comme étant ses taches. La France a changé de visage et en se détournant de la foi, elle s’est rendue infidèle. Devons-nous continuer à l’aimer ? La question ne se pose même pas! “Vive la France, même républicaine,” s’écriait encore Joseph de Maistre. 
Evoquer la vocation divine de la France dans le débat “républicain et citoyen” présent semble peine perdue, mais nous pouvons-nous tromper en disant cela. Et comme nous le disions hier au sujet de la France et du Sacré Coeur, il est toujours permis d’espérer. La semaine sainte est longue, très longue, mais nous croyons avec cet évêque étranger que notre pays aura son jour de Pâques.
“La France, disait encore Léon XIII, Nous n’en doutons pas, comprendra sa sublime vocation, qui est, avant tout, de demeurer chrétienne.” Et Saint Pie X ajoutera plus tard: “Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux  de Reims, se repentira et retournera à sa première vocation… Les fautes ne resteront pas impunies mais elle ne périra jamais la Fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes. Un jour viendra et nous espérons qu'il n'est pas éloigné où la France, comme Saül sur le chemin de Damas, sera enveloppée d'une lumière céleste et entendra la voix qui lui répètera : “Ma fille, pourquoi me persécutes-tu ?” Et sur sa réponse : “Qui es-tu, Seigneur ?”, la Voix répliquera : “Je suis Jésus que tu persécutes. Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon parce que, dans ton obstination, tu te ruines toi-même.” Et elle, frémissante, étonnée, dira : “Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?” Et Lui : “Lève-toi, lave-toi des souillures qui t'ont défiguré, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance, et va, Fille aînée de l'Eglise, nation prédestinée, vase d'élecion, va porter, comme par le passé,mon Nom devant tous les peuples et tous les rois de la terre.”

mercredi, avril 25, 2012

La France et le Sacré Coeur


En 1889, le Père Victor Alet, s.j. publiait La France et Le Sacré Coeur, dans l'espoir de voir la France revenir à son Dieu. Plus d'un siècle après, il semble que cet espoir fut vain, car les choses n'auront été que de mal en pis. Mais le temps de Dieu n'est pas notre temps, et en cette année 2012 où nous commémorons le sixième centenaire de notre grande sainte et héroïne nationale, il nous est encore et toujours permis d'espérer. Espérer sans nous illusionner pour autant. Nous pensons que la France n'a pas encore toucher le fond et les élections à venir ne vont certainement pas nous rassurer dans le court terme. Mais peut-être est-ce là ce que Dieu attend de la France, qu'elle touche le fond, avant de la relever - si du moins tel est son bon plaisir ? Nous verrons bien... ou bien ce seront nos enfants ou petits-enfants qui le verront. D'ici là, qu'il nous soit permis de continuer à espérer en apportant nos suffrages au Divin Coeur de Jésus tout en implorant l'intercession de sainte Jeanne d'Arc. Déjà en son temps, on pensait que c'était la fin de la France - Finis Galliae. Or il n'en fut rien. 


Prologue de La France et le Sacré Coeur
par le R.P. Victor Alet

Les trois 89

    Nous prions le lecteur de fixer un moment sa pensée sur ces trois dates, dont le rapprochement nous semble remarquable. Elles serviront de principaux jalons à l’étude religieuse et patriotique où nous allons nous engager.
En 1689, Notre-Seigneur-Jésus-Christ, comme nous le raconterons, demande formellement au roi de France, par l’organe de la bienheureuse Marguerite-Marie, de se consacrer avec son royaume au divin Coeur, et lui promet en retour mille bénédictions. La consécration nationale n’a pas eu lieu, pour des causes imparfaitement connues ici.
En 1789, juste un siècle après, c’est la Révolutio, représailles terribles, bien qu’au fond miséricordieuses, de l’amour offensé. De tous côtés s’élève alors un cri de détresse vers le Coeur sacré, trop longtemps méconnu. Mais ce ne sont là que des hommages individuels. Le voeu même de Louis XVI, déjà détrôné quand il le formula, n’est pas la consécration solennelle que notre Dieu exige.
En 1889, que verrons-nous ? Sur les hauteurs de Montmartre s’achève le splendide monument de nos réparations pour le passé et de notre dévouement pour l’avenir: Gallia poenitens et devota. Est-ce l’aurore de notre complète réconciliation avec Celui que nos pères se faisaient gloire d’appeler leur roi ? Pourquoi pas ? 1789 a déchaîné la tempête préparée par de trop longues prévarications, et proclamé audacieusement “les droits de l’homme”, au détriment des droits imprescriptibles de Dieu: pourquoi 1889 ne serait-il pas au moins le prélude de notre pacification sociale et de la reconnaissance publique des droits de Dieu, au profit des légitimes droits de l’homme ? Quel vrai Français refusera de s’associer à cet espoir, et ne s’écriera d’avance, avec Israël repentant: “ Renouons avec le pacte de l’antique alliance !” Ineamus foedus cum Domino Deo Israel !



Vœu par lequel Louis XVI a dévoué sa Personne, sa Famille et  son Royaume
au Sacré-Cœur de Jésus.

Vous voyez, ô mon Dieu, toutes les plaies qui déchirent mon cœur, et la profondeur de l'abîme dans lequel je suis tombé. Des maux sans nombre m'environnent de toutes parts. A mes malheurs personnels et à ceux de ma famille, qui sont affreux, se joignent, pour accabler mon âme, ceux qui couvrent la face du royaume. Les cris de tous les infortunés, les gémissements de la religion opprimée retentissent à mes oreilles, et une voix intérieure m'avertit encore que peut-être votre justice me reproche toutes ces calamités, parce que, dans les jours de ma puissance, je n'ai pas réprimé la licence du peuple et l'irréligion, qui en sont les principales sources ; parce que j'ai fourni moi-même des armes à l'hérésie qui triomphe, en la favorisant par des lois qui ont doublé ses forces et lui ont donné l'audace de tout oser.

Je n'aurai pas la témérité, ô mon Dieu, de me justifier devant vous ; mais vous savez que mon cœur a toujours été soumis à la foi et aux règles des mœurs ; mes fautes sont le fruit de ma faiblesse et semblent dignes de votre grande miséricorde. Vous avez pardonné au roi David, qui avait été cause que vos ennemis avaient blasphémé contre vous ; au roi Manassès, qui avait entraîné son peuple dans l'idolâtrie. Désarmé par leur pénitence, vous les avez rétablis l'un et l'autre sur le trône de Juda ; vous les avez fait régner avec paix et gloire. Seriez-vous inexorable aujourd'hui pour un fils de saint Louis, qui prend ces rois pénitents pour modèles, et qui, à leur exemple, désire réparer ses fautes et devenir un roi selon votre Cœur ? 0 Jésus-Christ, divin Rédempteur de toutes nos iniquités, c'est dans votre Cœur adorable que je veux déposer les effusions de mon âme affligée. J'appelle à mon secours le tendre Cœur de Marie, mon auguste protectrice et ma mère, et l'assistance de saint Louis, mon patron et le plus illustre de mes aïeux.

Ouvrez-vous, Cœur adorable, et par les mains si pures de mes puissants intercesseurs, recevez avec bonté le vœu satisfactoire que la confiance m'inspire et que je vous offre comme l'expression naïve des sentiments de mon cœur.

Si, par un effet de la bonté infinie de Dieu, je recouvre ma liberté, ma couronne et ma puissance royale, je promets solennellement :

1° De révoquer le plus tôt possible toutes les lois qui me seront indiquées, soit par le pape, soit par quatre évêques choisis parmi les plus vertueux de mon royaume, comme contraires à la pureté et à l'intégrité de la foi, à la discipline et à la juridiction spirituelle de la sainte Eglise catholique, apostolique, romaine, et notamment la constitution civile du clergé ;

2° De rétablir sans délai tous les pasteurs légitimes et tous les bénéficiés institués par l'Eglise, dans les bénéfices dont ils ont été injustement dépouillés par les décrets d'une puissance incompétente, sauf à prendre les moyens canoniques pour supprimer les titres de bénéfices qui sont moins nécessaires, et pour en appliquer les biens et revenus aux besoins de l'Etat ;

3° De prendre, dans l'intervalle d'une année, tant auprès du pape qu'auprès des évêques de mon royaume, toutes les mesures nécessaires pour établir, suivant les formes canoniques, une fête solennelle en l'honneur du Sacré Cœur de Jésus, laquelle sera célébrée à perpétuité dans toute la France, le premier vendredi après l'octave du Saint-Sacrement, et toujours suivie d'une procession générale, en réparation des outrages et des profanations commis dans nos saints temples, pendant le temps des troubles, par les schismatiques, les hérétiques et les mauvais chrétiens ;

4° D'aller moi-même en personne, sous trois mois à compter du jour de ma délivrance, dans l'église Notre-Dame de Paris, ou dans toute autre église principale du lieu où je me trouverai, et de prononcer, un jour de dimanche ou de fête, au pied du maître-autel, après l'offertoire de la messe, et entre les mains du célébrant, un acte solennel de consécration de ma personne, de ma famille et de mon royaume au Sacré Cœur de Jésus, avec promesse de donner à tous mes sujets l'exemple du culte et de la dévotion qui sont dus à ce Cœur adorable ;

5° D'ériger et de décorer à mes frais, dans l'église que je choisirai pour cela, dans le cours d'une année à compter du jour de ma délivrance, une chapelle ou un autel qui sera dédié au Sacré Cœur de Jésus, et qui servira de monument éternel de ma reconnaissance et de ma confiance sans bornes dans les mérites infinis et dans les trésors inépuisables de grâces qui sont renfermés dans ce Cœur sacré ;

6° Enfin, de renouveler tous les ans, au lieu où je me trouverai, le jour qu'on célébrera la fête du Sacré-Cœur, l'acte de consécration exprimé dans l'article quatrième, et d'assister à la procession générale qui suivra la messe de ce jour.

Je ne puis aujourd'hui prononcer qu'en secret cet engagement, mais je le signerais de mon sang s'il le fallait, et le plus beau jour de ma vie sera celui où je pourrai le publier à haute voix dans le temple.

0 Cœur adorable de mon Sauveur ! Que j'oublie ma main droite et que je m'oublie moi-même, si jamais j'oublie vos bienfaits et mes promesses, et cesse de vous aimer et de mettre en vous ma confiance et toute ma consolation. Ainsi soit-il. 

mardi, avril 24, 2012

Méditations pour la Semaine de Pâques



Voici six petites méditations pour la Semaine de Pâques diffusées sur Radio Espérance du lundi 9 au samedi 14 avril 2012.





Lundi de Pâques: Haec Dies ou le Temps Liturgique

    La liturgie arrête le temps pendant l'Octave de Pâques pour ré-actuer le grand mystère de notre Foi.



Mardi de Pâques: La Résurrection, la Vérité Fondamentale

    La Résurrection fut le point capital de la prédication des Apôtres. Toute l'énergie du Christianisme est contenue dans le dogme de la Résurrection, nous dit Dom Guéranger.



Mercredi de Pâques: Du Péché à la Grâce

        La Pâque de Notre Seigneur est le grand passage de la mort à la vie qui nous fait passer du péché à la grâce. L'Evangile et à sa suite l'Eglise enseignent que nous étions perdus mais que le salut nous est maintenant offert. Encore faut-il l'accepter !



Jeudi de Pâques: La Divine Miséricorde

        Le Christ est mort pour nous arracher à la damnation. Le Sacrifice de la Croix est une oeuvre de justice et de miséricorde. La Neuvaine à la Miséricorde Divine nous rappelle cette vérité de Foi.



Vendredi de Pâques: France, Fille Aînée de l'Eglise

    Les nouveaux baptisés se doivent de participer à la mission d'évangélisation de l'Eglise. La France, après avoir reçu la lumière du Christ, la fit briller parmi les païens. En ce temps d'élection, n'oublions pas l'essentiel, qui est de revenir aux principes enseignés par l'Eglise. Catholiques et Français, nous sommes d'abord au Christ. Soyons fidèles aux promesses de notre baptême !



Samedi de Pâques: Atteindre aux Joies de l'Eternité

     A l'issue de cette Octave, l'Eglise veut nous voir persévérer afin de pouvoir atteindre aux joies de l'éternité. Collaborons à l'oeuvre de notre Rédemption à la suite de Notre Seigneur !

lundi, avril 23, 2012

mercredi, avril 04, 2012

La Semaine Sainte

Enregistrement de l'émission Rencontre du lundi 2 avril 2012 sur Radio Espérance où j'ai été invité à parler de la Semaine Sainte.

mardi, avril 03, 2012

Radio Esperance


Retrouvez moi Jeudi 5 avril a 9h30 sur Radio Esperance sur les ondes ou sur le net pour parler du Jeudi Saint, ainsi que la Semaine de Pâques pour un petit commentaire quotidien sur l'Octave de la Résurrection de Notre Seigneur !