samedi, janvier 11, 2014

La pinte, la bière et la croix

Editorial du 12 janvier 2014
            « Dans le catholicisme, la pinte, la pipe et la croix peuvent faire bon ménage. » Voilà du Chesterton dans toute sa splendeur, tel que je l’aime. Le catholicisme universel incarné dans le flegme et le raffinement britannique ! Il le savait bien ce cher Chesterton que la grâce suppose la nature. Tout comme le savait son compatriote Hilaire Belloc – il était aussi l’un de nos compatriotes car franco-britannique, quoi que, hélas pour nous, plus connu outre Manche – qui déclarait si joliment : « Partout où brille le soleil catholique, se trouvent musique, rire et bon vin rouge ! » Belloc, un catholique, ennemi du compromis, pour qui l’Eglise est le foyer et la demeure de l’esprit de l’homme ! Nous reviendrons très bientôt sur un autre grand gentleman catholique Anglais, Tolkien, puisque notre prochain numéro d’Ad Aeternitatem lui est consacré.

Il est une tradition anglaise parmi les gentlemen de se réunir en cercles afin de passer du bon temps tout en dissertant de choses et d’autres. Et pour des catholiques ce sera une manière de pratiquer la charité et cette vertu d’urbanité qui rend la vie sociale plus agréable, et qui malheureusement se perd de plus en plus – pour s’en convaincre, il suffit de voir comment beaucoup de nos contemporains s’habillent pour la messe dominicale ! L’urbanité est le reflet de la santé morale et spirituelle d’une société, du moins nous le croyons fermement.

Nous avions évoqué ce projet de créer notre club à plusieurs reprises au cours de discussions improvisées avec tel ou tel d’entre vous. Et l’idée s’est concrétisée lundi dernier alors que nous fêtions l’Epiphanie. Nous nous sommes retrouvés de façon informelle après la messe, autour d’une galette et d’une bonne bouteille de whisky, dissertant aussi bien de la façon de chanter les salicus en grégorien, que des aventures de Francis Garnier, officier de marine né à Saint Etienne et explorateur en Indochine, sans oublier l’architecture et l’œuvre du Corbusier à Firminy.
            There we go ! Notre club stéphanois est né, de façon spontanée. Il ne reste plus qu’à l’officialiser, ce qui est maintenant fait.
A qui s’adresse-t-il ?
            Aux messieurs uniquement, majeurs et qui aiment tout ce qui est bon, à commencer par l’Eglise catholique. Pas de règles, si ce n’est celles que la morale évangélique et les bonnes manières prescrivent. Les réunions se veulent informelles et conviviales. Ainsi donc, pas de hiérarchie, pas d’agenda, mais simplicité et bonne humeur ! On se réunira toutefois pour parler de sujets en rapport avec la foi et la vie chrétienne, ce qui couvre de nombreux domaines, comme les arts et la littérature, l’histoire, la philosophie, mais aussi l’œnologie ou l’art du tabac, pour rester dans une démarche « chestertonienne » ! Ah oui j’oubliais… il faut aller parfois à contrecourant de la société moderne  –  en bref, il faut savoir être « réacs ». Boire et fumer, voilà de bien vilaines choses nous dit-on aujourd’hui ! Pendant ce temps on avorte et on marie les homos ! Et tout va bien dans le meilleur des mondes ! Mais nous, nous croyons qu’il y a bien une différence entre homme et femme. Re-masculiniser l’homme, c’est aussi l’un des aspects de notre club, sans devenir des catholiques de salon, ce qui déplairait fortement à notre Saint Père !
            La chrétienté est à refaire. Cela suppose la foi, et son expression la plus sublime et la plus puissante, la liturgie. Cela suppose également le sacrifice et la pénitence, et ce n’est pas paradoxal, car il y a des temps pour tout… temps de joie et de réconfort, temps de mortification et de douleurs. C’est la vie humaine sur terre tout simplement. Aussi ne nous réunirons-nous pas les jours de pénitence, mais de préférence les jours de fêtes. Notre mère l’Eglise fait bien les choses en nous offrant chaque semaine un jour de pénitence et un jour de fête ! Mais refaire la chrétienté, c’est aussi réapprendre à vivre en « micro-sociétés » chrétiennes dans nos communautés. En France, presque tout est à refaire dans ce domaine.
            Voilà, Messieurs, je m’arrêterai là pour aujourd’hui, mais de cela nous pourrons précisément en reparler lors d’une prochaine réunion, avant le carême. Choses promises, chose dues, je vous offrirai à l’occasion une petite dégustation de différents Bourbons du Tennessee (par définition le Bourbon, vient du Tennessee). D’ici là, prions les uns pour les autres !

            Pardon ? J’oublie quelque chose ? La date ? Et bien on en reparle entre nous ! Et que Dieu vous bénisse, vous et vos proches !